Architecture coloniale en Algérie : une table ronde de réflexion
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Introduction
Dans un contexte où l'architecture coloniale est un sujet très discuté, cette table ronde invite à examiner le patrimoine architectural de l'Algérie, notamment celui du 19ème et du 20ème siècle. Des experts en architecture et en histoire de l'art y ont partagé leurs réflexions sur la perception et la valeur historico-culturelle de ces bâtiments.
Présentation des intervenants
Les intervenants incluent des architectes et des universitaires spécialisés dans l'architecture coloniale et le patrimoine algérien :
- Nabila Schérif : Architecte des sites et monuments historiques, spécialisée dans l'architecture ottomane.
- Claudine Piaton : Architecte et urbaniste, expert en patrimoine, ayant travaillé sur des projets en Méditerranée.
- Sami Boufassa : Architecte et philosophe, enseignant sur l'histoire de l'architecture algérienne.
- Boussade Aich : Architecte, responsable de la formation en architecture à l’Université de Tizi-Ouzou.
L'architecture coloniale dans le contexte algérien
Origines et influences
L'architecture coloniale, souvent perçue à travers le prisme de l'histoire douloureuse de la colonisation, est pourtant un domaine riche d'interactions et d'influences variées. Chaque intervenant a partagé son point de vue sur l'évolution de leur intérêt pour ce type d'architecture.
Les enjeux du patrimoine
Leurs discours mettaient en lumière un patrimoine architectural significatif qui, bien qu'important pour l'identité algérienne moderne, a été historiquement négligé. L'organisation a soulevé des questions sur la classification et la protection de ce patrimoine en Algérie.
Débats et perspectives d'avenir
Repenser l'architecture coloniale
Les intervenants ont plaidé pour une approche renouvelée de cette architecture, qui prenne en compte les différentes couches historiques des villes algériennes. Par exemple, au lieu de la nommer "architecture coloniale", certains optent pour le terme "architecture algérienne du 19e et 20e siècle", afin de mieux refléter la complexité de cette période.
Engagement académique et sensibilisation
L'absence d'une politique de protection des bâtiments du 19e siècle est un souci qui a émergé lors des discussions. Les intervenants ont appelé à une plus grande prise de conscience de la valeur historique et culturelle de ces édifices, et ont proposé un renforcement de l'enseignement sur ce sujet dans les écoles d'architecture en Algérie.
Les enjeux de l'enseignement
Intégration du patrimoine colonial dans le cursus
L'intégration de l'histoire de l'architecture colonialé au curriculum de formation des architectes a été identifiée comme un pas important vers la reconnaissance de ce patrimoine. Les intervenants ont travaillé à moderniser les programmes d'enseignement pour inclure des études sur la ville coloniale.
Études de cas et projets de recherche
De nombreux projets de recherche sont en cours, visant à explorer cette période architecturale, encouragés par des programmes universitaires et internationaux. Les intervenants ont souligné l'importance du travail de terrain pour sensibiliser les étudiants à la valeur de ce patrimoine.
Conclusion
Le débat sur l'architecture coloniale en Algérie est multidimensionnel et fait appel à des perspectives historiques, culturelles et identitaires. La prise de conscience croissante sur l'importance de préserver cet héritage architectural souligne la nécessité d'un dialogue continu entre les experts, les universitaires et les opérateurs politiques. Embrasser ce patrimoine est crucial afin d’enrichir l'identité urbaine et culturelle des générations futures en Algérie.
Cette table ronde a permis de mettre en lumière les efforts en cours pour valoriser ce patrimoine, tant sur le plan éducatif qu'affectif, tout en favorisant une compréhension critique des traces laissées par l’histoire coloniale.
euh bonjour à tous euh bienvenue à cette enfin table ronde à cette conversation autour de la ville
coloniale ou de l'architecture coloniale avec plein de guillemets en Algérie et surtout
ou non pas surtout en Algérie euh ce que je vais commencer c'est par vous présenter nos
intervenant et ensuite bon voilà on commencera avec une série de questions euh euh auquel ils répondront comme ils
voudront et puis enfin dans l'ordre dans lequel ils voudront et puis ensuite évidemment il y aura un temps d'échange
avec la salle donc je vous présente nos intervenants en commençant à ma gauche par Nabila shériff qui est architecte de
formation architecte des sites et monuments historiques voilà qui est un titre particulier en Algérie elle est
docteur en histoire de l'art de l'Université Paris 4 je crois euh euh et avec un travail sur l'architecture de
patrimoine à l'École polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger euh je vais aller dans ce sens-là et on
euh au département d'architecture de l'Université de tiziouu euh il est responsable de la filière de formation
dans ce département et lui a fait une thèse à Bordeaux sur l'architecture à Alger dans les années 30 ensuite euh
philosophie sur la prospective urbaine mais je crois qu'il ne travaille plus là-dessus et
euh surtout il est ici euh du fait qu'il donc il enseigne au département d'architecture de l'Université de béjaya
où notamment il enseigne un cours sur l'histoire de l'architecture en Algérie au 19e et au 20e siècle et enfin notre
dernière intervenante c'est Claudine piatton architecte et urbaniste de l'État spécialisé dans le patrimoine euh
Claudine travaille de depuis un certain nombre d'années pas exclusivement mais quand même beaucoup sur l'architecture
des 19e et 20e autour de la Méditerranée elle a travaillé sur Heliopolis sur la ville nouvelle d'Héliopolis en Égypte
elle s'est aussi pas mal intéressée et pas mal publiée sur les villes du canal de suè en Égypte et elle travaille elle
a elle a entrepris un gros travail sur Alger donc vous voyez un des résultats euh à l'écran euh travail qu'elle mène
dans le cadre d'un un projet européen de coopération avec des collègues italiens espagnols et aussi algériens sur les
Archiv européenne d'architecture algérienne donc peut-être pour commencer cette conversation euh la question que
je leur poserai volontiers sachant que parler d'architecture coloniale c'est pas quelque chose de ville coloniale
c'est pas quelque chose qui est complètement évident c'est comment dans leurs itinéraires respectifs chacun
différent comment ils en sont arrivés à s'intéresser à l'architecture coloniale à la ville coloniale voilà euh merci
beaucoup euh Mercedes voilà donc alors moi comment je suis venu à l'architecture coloniale sachant que
j'ai une formation euh Paris 4 otomaniste donc dans un premier temps un parcours essentiellement axé sur la
période ottomane donc 16e 19e siècle les réggences ottomanes et en particulier celle d'Alger donc par le biais de son
architecture puisque je suis architecte de formation euh et puis alors dans mes dans mes missions pédagogiques à l'école
d'architecture d'Alger j'ai construit un cours sur l'architecture du 19e siècle donc les les premières décennies de
l'architecture française mais qui était en lien avec l'architecture ottomane puisque tout le monde sait que la ville
française s'est installée sur la ville ottomane donc ça il m'intéressait de voir comment est-ce que toute la
structure de la ville française s'est installée sur la structure de la ville ottomane et alors en en en abordant le
19e siècle évidemment j'ai pris conscience de l'existence d'un d'un patrimoine moi je l'appelle patrimoine
on pourra discuter après dessus d'un patrimoine de période française extrêmement important et même plus
important sur le plan visuel hein dans dans nos vécus et dans notre vécu quotidien à Alger puisqu'il occupe une
grande partie du paysage de la ville d'Alger alors je suis par ailleurs comme l'a dit Mercedes architecte des sites et
monuments historiques et de par cette qualité et là en fait on s'intéresse uniquement au patrimoine qui est protégé
et qui est classé or en Algérie ce qui est classé et protégé ce sont les patrimoines de la période antique de la
période médiévale et ottomane mais pas du tout les patrimoines de la période française donc je me suis dit là il y a
quand même un gros problème parce que ce qui est quand même apparent dans nos paysages de ville ce sont les les
architectures du 19e et 20e siècle donc mon combat pour le classement de ces architectures a commencé à partir de là
donc dans des mouvements associative en sensibilisant les étudiants sur ce patrimoine euh et donc euh je j'euvre
dans des groupes qui tentent de faire inffléchir les politiques euh pour admettre et accepter l'idée que toutes
les architectures du 19e et 20e siècle sont à considérer ave au même plan en tout cas patrimonial que les
architectures des autres euh périodes et euh je me suis donc impliquée dans la réhabilitation donc sur le terrain pour
le coup de l'architecture de cette période pour le compte de la ilaya d'Alger c'est-à-dire l'équivalent de la
ville d'Alger ou mérite Paris si vous voulez mairie d'Alger donc qui a lancé je vous en parlerai tout à l'heure un un
grand nombre de projets de réhabilitation de l'architecture française la réhabilité seul seulement
parce que elle elle tombe de véus T mais pour moi mon arrière-pensée c'est non seulement participer à la remettre en
forme mais aussi de faire accepter l'idée par un travail pédagogique souterrain et même apparent qu'il y a là
un patrimoine qu'il faut absolument mettre en valeur chérir au même titre que les patrimoine des autres périodes
donc voilà comment je suis arrivée à m'intéresser à la ville du 19e et du 20e siècle boussade tu veux tu veux
enchaîner euh oui très bien merci Mercedes euh pour ma part bon je suis aussi architecte de formation comme l'a
dit Mercedes tout à l'heure mon intérêt pour le la question des architectures coloniales entre guillemets on reviendra
sur sur cette question plus tard je pense euh c'était aussi dans le cadre d'un travail qui a été fait pour pour
une thèse qui s'est arrêté qui s'est développé sur l'architecture d'une période précise à Alger c'est-à-dire
c'est la période des années 30 où on va voir un peu le l'influence de l'art d'co des des architectures locales sur la
production architecturale durant la période coloniale donc euh mon mon intérêt pour cette architecture
évidemment c'est c'est c'est c'est développé avec le temps puisque aujourd'hui j'enseigne aussi la question
la matière architecture et urbanisme des 19e et 20e sièces au département d'architecture de tisuzu et sur cette
question en particulier on aborde maintenant une nouvelle vision je dirais une vision plus contemporaine de ce
patrimoine euh sur cet aspect comme le disait Nabila donc je pense qu'on reviendra aussi sur la question du
patrimoine s'agit-il d'un patrimoine d'un héritage ou euh ou alors préciser peut-être la la notion qu' va falloir
développer autour de cette question donc sur cette question des productions architectural et urbaines des 19e et 20e
siècle évidemment il est clair que pas uniquement à Alger mais dans de nombreuses villes algériennes il y a une
présence très importante de cet héritage et aujourd'hui la question se pose que doit-on en faire une partie de de cette
héritage commence à souffrir un peu de problèmes de vétuseté de dégradation et cetera donc il y a clairement une
nécessité de mettre en place soit une politique soit des actions pour le maintenir encore en place et surtout
pour le sauvegarder et les questions qui se posent aussi bien au niveau des des autorités que au niveau de la société
civile c'est quels sont les moyens à mettre en œuvre et que doit-on faire pour justement donner à à ce patrimoine
la place qui lui revient bon il est clair que du point de vue institutionnel en terme de protection
tion les accents sont assez timides bien qu'on ait commencé à classer quand même quelques édifices appartenants à cette
période mais beaucoup de choses restent à faire donc je crois qu'on reviendra plus en détail sur ces questions par la
suite et je donne la parole donc à à Sami hein euh bonjour euh donc moi mon mon histoire avec le 19e et le 20e
siècle c'est lié à ma formation d'architecte qui s'est déroulé à Constantine entre 85 et 90 où je suis
resté frustré parce que on m'a pas donné un aperçu sur cet héritage architectural et urbain à l'époque on étudiait les
boulevards osmanien de Paris mais on nétudie pas l'architecture en Algérie donc dès que j'ai eu l'occasion dans mon
département à bjaya euh j'ai j'ai saisi l'occasion et je me suis lancé c'est dans la recherche et dans la
préparation de ce cours sachant que pour ma thse doctorat j'ai fait le grand écart j'ai travaillé sur la prospective
urbaine en Occident donc c'est par simple curiosité retour aux sources quand même en quelque sorte oui voilà
Claudine euh oui alors moi effectivement je je viens d'une formation donc urbaniste de l'État donc
architecte spécialiste dans le patrimoine et le patrimoine français et euh donc j'ai je commençais à
m'intéresser en fait à la rive sud de la Méditerranée à travers effectivement une expérience en Égypte qui était une
expérience de de protection de d'ensemble urbain et puis ensuite donc à hiopolis dans un quartier du Caire et
puis ensuite donc je me suis plus intéressée aux villes du canal de Suez et effectivement là je la démarche a un
peu changé puisque je me suis plus s'intéresser à l'histoire de ces villes en fait et avec surtout en essayant de
travailler à la fois sur le terrain et à la fois dans des archives donc c'est en croisant archives et terrain que que
j'ai j'ai essayé de développer enfin en tous les cas de de de voir d'avoir une nouvelle vision de cette architecture et
donc en plus c'est en continuant le parcours j'allais dire le long du littoral méditerranéen que bon à
l'occasion de projets internationaux donc j'ai j'ai j'ai fait la connaissance de boussade et c'est comme ça de fil en
aiguille que je je suis arrivée à m'intéresser au patrimoine d'Alger et essentiellement aussi dans une
perspective de documentation historique c'est-à-dire en croisant le terrain et les recherches archivistiques et je
pense qu'on on reviendra sur la la question des archives et des sources pour documenter cette architecture un
petit peu plus tard oui absolument c'est je crois que c'est très important de de parler de ces
histoires de source parce que c'est aussi d'une d'une certaine manière en renouvelant les sources de cette
connaissance qu'on se rend compte que finalement il y a peut-être à déplacer un peu le curseur dans la manière dont
on considère cette architecture puisque souvent enfin souvent je dirais de de de de manière générale on a fait beaucoup
et c'est d'ailleurs la difficulté de ce patrimoine l'équation enfin coloniale voilà enfin
domination coloniale architecture équivalente de cette domination coloniale on se rend compte que c'est
plus compliqué que ça que les acteurs sont plus divers qu'ils sont voilà il y a aussi des acteurs privés il y a aussi
des acteurs non français et que ça fait partie aussi de cette architecture qu'on nomme colonial entre guillemets donc ça
sera ma deuxième évidemment question c'est on sait très enfin on sait on sait qu'Architecture coloniale pour nous
c'est c'est une désignation enfin pour nous Français c'est une désignation qu'on emploie faute de mieux et voilà
parce qu'elle est elle est commode et on y réfléchit pas plus que ça mais et Sami l'a bien dit et ça c'est
c'est vraiment important de le noter une des raisons une des difficultés de la connaissance de cette architecture là
c'est qu'elle a été dans le canon l'histoire de l'architecture absente c'est-à-dire que le mouvement moderne à
part le plan auu enfin et à part quelques grands gestes architecturaux le le le le l'espace colonial était absent
de l'histoire de l'architecture moderne donc on avait même pas les outils et même pas la
possibilité de l'étudier d'une certaine manière parce que c'était c'était rien euh
en gros et donc bon nous architecture coloniale voilà mais alors dès qu'on traduit en arabe c'est c'est c'est pas
possible déjà donc on a un problème de désignation évidemment de de cet objet je ne sais pas si on trouvera la réponse
mais je pense que c'est important que que chacun des intervenants qui a chacun d'ailleurs a une opinion pas nécessaire
enfin voilà sur la question s'exprime sur cette question de dénomination parce que je veux dire travailler sur sur
quelque chose c'est aussi le nommer c'est pouvoir le nommer nommer tout à fait oui oui non effectivement
l'appellation architecture coloniale nous la trouvons surtout utilisé chez les auteurs français dans
les travaux de chercheurs français euh elle n'est pas utilisée en Algérie en tant que telle alors en fait il faut
aussi se dire que aujourd'hui l'histoire comme toutes les sciences humaines et sociales en Algérie sont enseignées en
langue arabe et donc lorsqu'on veut désigner une production intellectuelle culturelle liée à la au 19e et 20e
architecture française plutôt d'ailleurs en arabe on dit c'est l'architecture ou bienara donc Nara qui
veut dire européen au sens plus large g également qui veut dire européen au sens large du terme mais l'appellation
architecture coloniale elle est déjà une construction un peu plus intellectuelle qu'on trouve dans les travaux
effectivement d'érudit ou de de chercheurs européens alors juste un mot quand même c'est que dans les sphères
aujourd'hui de l'enseignement et de la recherche en architecture et c'est volontaires nous ne voulons pas la
nommer architecture coloniale pour dépassionner définitivement le débat autour de cette production euh
l'histoire est encore douloureuse qu'elle est encore épineuse et que forcément l'architecture coloniale même
si c'est un butin de guerre quelqu'un l'a dit avant moi elle est elle est quand même oui absolument elle est quand
même liée à la colonisation et à l'histoire événementielle douloureuse alors pour dépassionner les débats en
tout cas au niveau de l'université nous préférons la situé dans un axe chronologique et dire que c'est une
architecture du 19e et 20e siècle si on a envie de dire que c'est une architecture française bon on tolère
aussi cette appellation mais il vaut mieux dépassionner le débat pour la regarder plus sereinement dans le le
concert des de de l'architecture universelle voilà c'est le c'est c'est vraiment l'astuce que nous avons trouvé
alors les politiques les politiques c'est une autre chose je crois que les politiques n'étaient même pas conscients
réellement qu'il y avait là un un un héritage un patrimoine j'y reviendrai tout à l'heure à propos des actions
récentes qui sont menées par la vaya d'Alger pour conserver tout ce patrimoine et vous allez voir que eux
aussi font leur cheminement pour l'acceptation de ce ce cette part de paysage qu'il commence à peine à
desara mais pas architecture coloniale ça c'est vous qui l'avez dit c'est [Rires]
bousade boussade ok ben moi je rejoins un peu ce que vient de dire Nabila et ce qui est révélateur c'est que vous savez
qu'en Algérie il y a maintenant l'enseignement en architecture a intégré le système LMD un peu comme en France et
dans le cadre de la réforme de des programmes il y a il y a une matière qui dans le corpus des des enseignements
destinés à l'histoire l'architecture qui concerne justement cette période coloniale et qu'on appelle tout
simplement architecture et urbanisme des 19e 20e siècle donc là euh c'est pour revenir à ce que tu disais donc ça
confirme effectivement cette volonté d'aller plus loin d'aller au-delà euh plutôt que de rester autour d'un terme
qui peut être qui peut supposer des préjugés ou ou ou autre chose donc maintenant pour aller plus loin on c'est
clair que il faut faire maintenant une histoire dépassionnée par rapport à un passé colonial d'ailleurs George balandé
je crois disait que il parlait d'architecture plutôt en situation coloniale pour être plus plus précis
d'autres auteurs aussi ont soulevé cet aspect parce qu'ils ont très très vite pris conscience que il fallait faire un
peu la la part des choses entre euh l'occupation entre la période coloniale avec tout ce que ça induit l'htoire
événementielle voilà par rapport à l'histoire comme tu l'as dit tout à l'heure et la production architecturale
qui a été justement qui a émergé durant cette période donc ce sont peut-être deux choses pas différentes on va dire
qui sont lié mais qu'il faut arriver à dissocier pour pour mieux les les comprendre voilà pour mieux les
appréhender maintenant euh du point de vue de la réception je crois que socialement parlant euh cette
architecture est acceptée en tant que tel elle est même appréciée en en en tant que héritage patrimoine ou autre
donc aujourd'hui si peut-être au niveau des instances politiques il y a une certaine on va dire tiédeur une certaine
distance par rapport à à à l'affirmation de ce patrimoine comme étant un patrimoine je je crois que socialement
parlant il est admis que cette architecture fait partie aujourd'hui de nos nos paysages urbains de toute à
travers tout le territoire national donc je pense que on a suffisamment dépassé à ce stade à mon
sens le le problème qui se pose par rapport au passé colonial donc bon maintenant il y a un autre aspect c'est
que nos étudiants et et ça on en reparlera plus tard je vais pas voilà dans l'enseignement tous les étudiants
qui qui sont en architecture tous les étudiants d'une façon générale sont bien entendu sont né bien après les
l'indépendance de l'Algérie donc le rapport à l'histoire est différent diff et ça ça c'est important à mon sens pour
alors moi c'est pas pour dépassionner l'histoire c'est pas mon objectif et puis c'est pas pour la provoque moi je
l'appelle tout simplement je suis assez pragmatique vous allez voir je l'appelle l'architecture algérienne du 19e et 20e
siècle pourquoi tout simplement elle est liée si vous visitez un jour l'Algérie du Nord au Sud vous allez voir que les
les structures urbaines réalisé au 19e et au 20e siècle sont très liés au climat au sites d'accueil au culture
locale tout ça fait de cette architecture une architecture algérienne autre chose chaque ville par exemple moi
je travaille sur BJA à 100 m sur les ha plateau il y a CTIF et c'est une autre structure donc chaque ville a une
histoire propre à elle et donc ce qui me pousse à à à choisir cette appellation architecture algérienne aussi quelque
part c'est aussi pour me faciliter les choses euh moi pour pourquoi de quel droit j'appelle cette architecture
architecture coloniale et pourquoi je n'appelle pas les villes antiques du 1er au 2e siècle
ville coloniale aussi pourquoi ces villes font partie du patrimoine algérien et pas la ville du 19e siècle
c'est ça aussi des passionné l'histoire c'est presque je je sais pas si le mot convient aligner tout
pourquoi une ville du 11e ou 12e siè c construite par les Arabes les musulmans de l'époque pourquoi c'est pas colonial
pourquoi et du coup moi pour simplifier pour moi et pour mes étudiants ces questions de siècles donc
l'architecture algérienne du 5e siècle 10e siècle 19e 20e siècle et c'est plus clair et plus facile plus accessible et
c'est déjà dé passionnés largement Sami je peux abonder juste un petit mot ou je suis un peu pe d'accord avec ce que tu
dis parce que c'est vrai que 130 ans de présence française qu'est-ce que c'est devant 350 ans de présence ottomane par
exemple or il viendrait jamais à l'esprit à un de nos politiques ou à quiconque de parler de période coloniale
quand on parle de la période ottomane donc voilà tout simplement donc là je je oui quelque part il faut dépassionner
l'histoire oui Claudine de l'histoire encore de l'histoire et toujours de l'histoire non
j'ai pas beaucoup de je vais pas prendre parti sur une appellation juste comme ça à titre
d'exemple c'est vrai que l'architecture par exemple des villes du canal de Suez on ne peut pas l'appeler
architecture coloniale puisque en tous les cas l'Égypte n'était pas sous domination française en tout les cas à
cette époque et effectivement on peut trouver des liens avec l'architecture qu'on trouve à ALG donc moi je je
partage tout à fait la vie de de Sami c'est avant tout de l'architecture algérienne et alors en revanche c'est
vrai que dans la rue on en a beaucoup fait de terrain on a beaucoup enquêté avec avec mes collègues parce que je ne
suis pas tout seu à travailler sur ce projet et sur le terrain les gens nous disent tout ça c'est
français donc effectivement eux ont appelle ça l'architecture française et et en même temps pour pour abonder d'une
certaine manière dans ce sens-l et revenir un peu à des questions d'historiographie en même temps dès
qu'on parle des du canal de Sue en Égypte spontanément les gens qui n'y connaissent rien ou en tout cas qui
connaissent pas bien il disent ah benah c'est des villes britanniques et alors britannique pourquoi ah bah parce queil
y avait une occupation britannique du pays ben certes il y avait une occupation britannique du pays mais en
l'occurrence là c'était une concession française et dont l'essentiel de la enfin voilà je veux dire où l' non
l'essentiel des cadres était français et l'essentiel des ouvriers étit Égyptiens et les Anglais n'avaient rien à faire
dans l'histoire c'est pas parce que ils occupaient militairement le pays que c'est eux qui qui ont construit cette
vie là donc je pense qu'on a aussi des des espèces de schèm comme ça interprétatif on a des espèces
d'équations faciles on se on voilà on réfléchit pas plus que ça on se dit voilà on fait notre petite cartographie
structuraliste là et on se dit bah voilà c'est occupation britannique donc c'est une ville britannique bah B non c'est
c'est c'est plus c'est plus c'est plus compliqué que ça euh et je crois que c'est aussi ça que nous apprend
l'histoire c'est que finalement ce qu'on croit être français ou ce qu'on croit être britannique se révèle tout à fait
euh tout à fait autre chose en Égypte ce qui est très frappant c'est évidemment le rôle des communautés euh en
particulier par exemple les Maltais et cetera les Britanniques en fait étaient des Maltais où voilà les les Ottomans en
fait étaient Grecs les sujets voilà locaux étaient en fait Grecs et je pense que en Algérie on on trouve aussi un
petit peu d'ailleurs en Algérie on peut dire aussi que les Français étaient espagnols ou étaient italiens ou étaient
maltais aussi ce sont des Européens de manière générale hein qui sont arrivés par la colonisation et donc c'est vrai
que c'est le mot ger d'ailleurs veut dire plutôt euh européenin dans le sens voilà l'enseignement donc peut-être pour
euh pour pour continuer la conversation c'était la question d'effectivement donc com vous vous
l'avez un petit peu abordé déjà comment on enseigne cette architecture et comment on l'étudie alors là c'est c'est
pas cingle parce que pour le coup l'histoire fait que les archives sont dispersées ou qu'elles sont partager
partagé qu'elles devrait être partagea et qu'elles ne le sont pas nécessairement donc est-ce que vous
voulez parler un peu de ça à la fois de l'enseignement et de l'enseignement oui de l'enseignement en fait aussi
paradoxalement que cela puisse paraître l'enseignement de l'architecture du 19e et 20e siècle en Algérie est un fait
assez récent nous nous présent tous les trois je pense dans nos cursus donc début des années 80 en tout cas dans la
décennies des années 80 il n'y a jamais eu dans les écoles les départements d'architecture d'enseignement de
l'architecture 19e et 20e siècle algérienne alors cela s'explique entre autres hein ça n'est pas du tout du fait
des idéologies politiques ou des injonctions d'un pouvoir ou d'unun d'une tutelle qui demande à ce qu'on nenseigne
pas telle ou telle période c'est l'histoire même des programmes et l'histoire même de la formation dans les
écoles d'architecture qui au départ ce ce module là cette matière là a été confié à des coopérants euh italiens en
l'occurrence c'est la des Italiens la faute des Italiens donc euh ils ont enseigné l'histoire de l'architecture et
et on les a laissé libre de de de confectionner les programmes qu'ils voulaient et et naturellement ben ils
allaient vers les choses qui les intéressaient euh d'abord l'architecture antique donc voilà on a reçu quand même
une dose d'enseignement sur Rome et toutes les colonies romaines en Algérie donc on connaît relativement bien notre
patrimoine romain euh 2uxè centre d'intérêt pour ces enseignants italiens ben l'architecture vernaculaire la casba
l'Our du Sud et ainsi de suite mais les Italiens ça leur est pas venu à l'idée de d'enseigner l'architecture française
19e 20e siècle en tout cas de la période du 19e et du 20e siècle donc voilà donc ça ça peut s'expliquer par cela alors
donc nous n'avons pas eu d'enseignement de l'architecture 19e 20e siècle en Algérie si ce n'est en tout cas dans le
cours d'histoire d'architecture l'histoire d'architecture est appréhendée dans une chronologie
mondiale et globale alors on va de la Mésopotamie amis jusqu'au temps modernes mais c'est les temps modernes européens
donc on oublie que l'Algérie existait ou en tout cas le Maghreb ou laarive sud de la Méditerranée existait au 19e et 20e
siècle donc ça ne s'est pas fait alors la réforme du du LMD et peut-être juste un petit peu avant on a commencé à
s'intéresser à la notion de patrimoine et cheminer dans l'esprit des gens l'idée que la période française enfin
l'architecture française pouvait être aussi considérée comme un patrimoine et là se sont mis en place donc donc des un
cours d'enseignement de de de l'histoire de l'architecture qui bien sûr a pour but de donner à des architectes en
formation les clés de lecture et de compréhension d'une architecture mais avec un objectif particulier celui de
les aider à projeter et à construire dans euh et à intervenir dans les friches en général les les les terrains
d'études sont toujours des friches à l'intérieur de de de ces villes françaises donc l'objectif n'était pas
là aussi encore au début de la construction de ces cours d'enseigner l'histoire de de ces architectures mais
plutôt d'esseler les enseignements que ces architectures là et ces villes de du 19e et 20e siècle
pouvaiit les enseignements qu'il pouvaient qui pouvaient être disons appréhendés pour le projet
d'architecture ou pour le projet de planification urbaine en fait les productions architecturales et
savoir-faire la ville et dans l'architecture française et dans la ville française alors c'est relatif hein
comme comme jugement parce que nous avons depuis l'indépendance produit des villes hideuses nous n'avons pas produit
de villes en réalité nous avons produit du logement de l'habitat donc on a saupoudré le territoire de nos banlieux
avec des bâtiment où les gens habitent mais nous n'avons plus construit la ville c'est-à-dire le rapport de
l'architecture à l'urbain la la création de l'espace urbain qui est un un un lieu de où
on où la société peut s'exprimer où elle vit ça on n' pas su le faire donc si vous voulez le les étudiants
d'architecture ont se sont appropriés la ville française et l'architecture française parce qu'elle leur permettait
elle leur donnait les outils pour interven venir pour construire pour projeter donc elle est prise réellement
comme comme modèle de de de d'enseignement voilà alors après il y a une chose qui est intéressante c'est que
dans ces enseignements là et c'est des enseignements qui ne sont pas forcément donnés dans un cours magistral en
histoire de l'architecture ce sont des enseignements qui sont donnés dans l'atelier dans l'enseignement de
l'atelier ou du projet d'architecture il y a une différence dans une école d'architecture vous avez les cours
magistraux ce qu'on appelle les modules d'appoint à la formation ou d'apport à la formation et entre autres on trouvera
les modules d'histoire d'architecture et vous avez ce qui occupe l'axe central de la formation des architectes c'est ce
qu'on appelle l'atelier d'architecture ou l'atelier d'urbanisme et bien les cours sur la ville et l'architecture du
19e siècle sont donnés dans l'atelier d'architecture parce que ils font ils font ben ce sont des cas d'école qui
sont expliqués et voilà donc c'est c'est c'est quand même important de de de noter cela je sais pas si l'expérience
est la même pour oui oui effectivement je crois qu'il y a des similitudes hein parce que c'est vrai qu'avec la réforme
de des programmes comme tu viens de le dire on enseigne maintenant l'histoire du patrimoine l'histoire de
l'architecture 19e et 20e siècle donc c'est c'est clair que il y a un passage vers quelque chose de nouveau et les
étudiants commencent à assimiler et même bien avant he commence à assimiler ce ce cet héritage comme étant un patrimoine
et les travaux qui sont en train de se faire notamment pour la préparation des diplômes de fin d'année pour le le
relativement récent 19e 20e soit sur des projets de friche industrielle par exemple soit sur des projets de friche
ou ou d'immeubles anciens à réhabiliter donc il y a un souci particulier euh qui se développe par rapport à à à cette
architecture et on a envie d'apporter quelque chose de nouveau et démontrer surtout euh qu'en plus de de de du fait
d'être là cet héritage est aussi un patrimoine donc c'est c'est quelque part une forme de mise en valeur à travers
leur projet donc il y a ce regain d'intérêt vers euh vers le le l'architecture française alors je sais
pas si tu vas partager cette idée avec moi j'ai fait un petit sondage sur un un amphithéâtre de à peu près 180 étudiants
et je leur ai posé la question qu'est-ce que c'était pour eux architecture française ou coloniale j'ai utilisé
toute la panoplie he des des termes qui qui sont qui concernne cette architecture alors le résultat est
surprenant ils appelleraient bien volontiers architecture coloniale toutes les architectures du 19e siècle jusqu'à
la fin des architectures de style historiciste éclectique classique dès qu'on aborde l'architecture moderne des
grandes figures de la modernité l' l'école corbuséenne Pouillon et autres qui sont aussi des architectures conçues
en période coloniale mais paradoxalement là pour eux pas du tout c'est totalement ils se sont totalement appropriés ces
architectures peut-être parce que elle elle elle elle montre les mêmes signes et les mêmes formes que ce qui a été
produit après l'indépendance donc il y a une continuité qui s'est établie et donc on admet volontiers que l'aérohabitat
qui est une des œuvre phare de l'école corbuséenne ben c'est après tout c'est une architecture algérienne elle est
totalement assimilée alors je sais pas si tu as eu cette expension là en tout cas la distinction est énorme et toute
l'architecture du 19e siècle avec les statutes les sculptures ben ça c'est plus européen c'est c'est plus lié à la
métropole et sont c'est donc plus lié au style du vainqueur comme le dit François Bégouin donc le style de la colonisation
et l'architecture moderne ben non elle est totalement appropriée Sami peut-être un mot sur les représentations des
étudiants euh oui moi chaque année je fais un questionnaire vous allez voir mais avant j'aimerais bien moi je je
patrimoine euh moi je fais de l'histoire de l'architecture donc j'essaie d'expliquer les phénomène historique et
comment les Français ils ont façonné notre territoire soit à l'échelle du territoire soit les centes de
colonisation soit les les centres urbains et donc euh mon travail ça je prononce jamais le mot patrimoine pour
vous dire ça veut pas dire que je suis contre la sauvegarde de cette architecture mais ma démarche elle est
beaucoup plus axé sur l'histoire donc moi dans ma région bjaya c'est la kabiliie oriental
euh on n pas de livre euh on a rien sur cette époque làà et j'ai trouvé que la meilleure façon de travailler avec les
étudiants c'est de les pousser à aller sur terrain chaque année chaque étudiant il choisit
un bâtiment lait beau on s'en fout l'essentiel c'est que à force de travailler pendant 3 mois sur ce
bâtiment donc quelque part et il va être sensible à cette architecture rien que cette année par
exemple j'ai poussé mes étudiants à travailler sur le fer forger des balcons à travailler sur les carotes ciments à
travailler sur la céramique sur des face et donc l'étudiant quelque part quand il passe 3 4 mois à à dessiner et à
architecture concernant les questionnaires moi il y a 3 ans euh j'ai j'ai j'ai posé une question
Master 1 sur 35 les les un seul il m'a dit que que il faut finir il faut tout raser il faut finir avec les traces du
bourreau le reste la majorité le 34 et ils ont tous développé un un un un argument comme quoi cette architecture
elle est habitée déjà donc on l'utilise aujourd'ui donc pour nos besoins d'aujourd'hui elle
est elle est elle est utile elle est belle donc il y a tous les facteurs qui ont poussé les étudiants c'est la
majorité depuis 4 ans chaque fois je leur dis est-ce que on peut s'identifier à cette architecture et
sauvegarder on peut la garder c'est une architecture intéressante mais c'est pas la nôre donc là tu as raison Sami il y
avait aussi pardon NAA je vous coupe parce qu'il y avait aussi cette anecdote concernant les centres de torture
c'est-à-dire que la représentation la représentation commune c'était que que l'architecture coloniale c'est des
centres de torture mais à Béja il peut pas y avoir eu 240 centres de torture quand même mais mais parce que mes
étudiants quand ils partent dans les villages dans les dans les les anciens centres de colonisation quand il
travaille par exemple sur des équipements des écoles et tout euh des fois on a on a aucun document donc une
fois qu'il termine le relev je leur demande de faire une description et un historique du bâtiment et des fois pour
faire l'historique ils font des entretien avec les habitants et des fois je sais pas si c'est vrai ou non je sais
pas mais en tout cas chaque fois qu'il y a qu'il a une école ça c'est un travail dans l'histoire chaque fois qu'il y a
une école ils me disent c'était un centre de torture c'est non mais c'est intéressant oui donc je sais pas c'est
voilà d'ailleurs je voulais rajouter quelque chose par rapport à ça c'est tout dépend après lorsque le bâtiment
est classé et et parfois c'est le cas du critère de classement il y a du patrimoine 19e surtout 20e siècle qui
est classé parce que la maison des 22 parce que c'était le lieu où se regroupaiit Lesire algérien voilà
toujours lié à l'histoire soit de la guerre soit de de la colonisation ou autre donc il y a des critèes de
classement donc où là il faudrait faire un peu la part des choses où on ne classe pas parce que c'est du 20e
siècle mais c'est le mémoriel qui qui qui compte comme le classement de certains pénitenciers et cetera mais ce
qui est intéressant c'est par exemple avec le le le classement relativement récent de la Grande Poste des galerie
algériennes qui est euh donc dans un style purement néomoresque mais ça c'est le néomoresque donc ça c'est on peut
peut-être s'identifier au néomoresque là il y a peut-être un double langage bien que le néomoresque avait quand même une
idéologie purement coloniale coloniale mais on l'accepte probablement plus facilement au niveau institutionnel
comme étant du patrimoine alors que c'est aussi du patrimoine colonial voilà et CLUD moi je voulais rajouter quelque
chose par rapport à à ce que disait Nabila sur l'acceptation du patrimoine des années 50 par rapport au patrimoine
du 19e alors effectivement nous quand on a commencé à travailler donc à faire nos enquêtes et et à faire aussi beaucoup de
bibliographies on s'est rendu compte qui avait énormément d'études sur justement le patrimoine des années 50 toutes les
expériences des grands ensembles et cetera d'ailleurs on dit que les grands ensembles sont issus des expériences
enfin les grands ensembles en France sont issus des expériences faites en algéri le laboratoire colonial enfin
c'est la métaphore du laborato et en revanche on a pratiquement aucune étude sur le 19e siècle donc le le 19e siècle
n'a pas intéressé non plus les historiens de l'architecture mais je pense que c'est aussi lié parce que le
19e en général n'intéresse pas les historiens de l'architecture qui préfèrent l'architecture Art d'ch ou
l'architecture moderne donc effectivement il y a alors c'est peut-être aussi pour ça que les
étudiants sont aussi moins intéressés par l'architecture du 19e parce qu'ils n'ont pas toutes ces
références bibliographiqu à leur disposition toute cette glorification du mouvement moderne aussi voà donc tout à
fait oui donc effectivement là là le travail sur Alger nous au contraire on a décidé de s'intéresser particulièrement
à cette architecture du 19e siècle qui est qui est effectivement très intéressante parce que finalement très
différente de celle qu'on produit à la même époque en métropole avec beaucoup de variations des choses que qui
justement n'ont pas été étudié et Naple le modèle napolitain voilà par exemple avec des influences effectivement
espagnoles ou italiennes qui sont très intéressante Sami veut dire quelque chose euh alors moi je crois
l'explication elle existe aussi en France c'est les sty la façade ça veut dire l'arnouveau le néoclassique et tout
euh je crois même dans les écoles d'architecture en France euh on s'intéresse pas vraiment même l'Art déco
c'est que récemment qu'on commence à s'intéresser à ce style et et je crois on a focalisé dans les département
d'architecture sur le mouvement moderne parce qu'il a chamboulé l'espace il a décortiqué un peu le tous ces l'îot
traditionnel et tout et donc c'est cette originalité qui a été mise en valeur et et les styles que j'appelle moi oui lesy
le maquillage la de la façade on on s'est jamais intéressé parce que ils étaient pas révolu Iire et c'est que
maintenant je crois même en France c'est maintenant qu'on commence à s'intéresser en France c'est François loyer la grande
étude c'est les années la fin le mi-temps des années 80 sur l'architecture urbaine c'est toute la
redécouverte de l'architecture urbaine de la de l'ilo à la bar et cetera l'architecture insérée dans la ville et
plus comme un espèce de d'objet posé là oui bien sûr c'est c'est aussi extraordinairement donc paradoxalement
c'est dans le 19e siècle en tout cas pour les an enseignant qui enseignne le projet d'architecture urbaine parce
qu'on fait pas un objet dans l'absolu c'est pas paradoxalement dans le 19e siècle quand même qu'on a les meilleurs
exemples de l'adéquation architecture et ville or notre plus grande faillite dans l'Algérie
post-indépendance c'est qu'on a peut-être produit quelques objets exceptionnels sur le plan de
l'architecture mais on a pas su refaire la ville celle qui crée du lien social celle qui établit des hiérarchies dans
les les espaces publquses celle qui crée la rue celle qui crée la place celle qui pré crée le jardin celle qui crée en
somme toute une une armature qui d'ordre et donc ce que l'on ce que ce que l'on aime et ce que l'on aime à montrer dans
la ville du 19e siècle c'est justement toutes ces dimensions là que le mouvement moderne et l'architecture
moderne n'ont pas produit on est on reste très critique quand même vis-à-vis des des barrs et des productions du
mouvement moderne parce que si peut-être il y a des avancées euh euh sur le plan du fonctionnement de de la cellule du
logement et on peut en discuter encore hein mais en revanche la création de la ville n'existe pas ce sont des ensembles
qui sont euh saupoudré un dernier mot aussi qui me semble être important euh euh on on on est quand même très
critique et on le sait bien même si aujourd'hui on voit la ville française avec des yeux admiratifs comparativement
à ce qu'on ne sait plus faire euh on est comme quand même tous conscient et on on attire l'attention des architectes des
jeunes architectes que le modèle par exemple pour parler simplement du logement de l'habité le modèle à
l'intérieur de ces îlos et ces immeubles de rapport ne convient pas du tout à nos usages il ne convient pas complètement
en tout cas à nos usages et à nos pratiques de l'espace les balcons ne sont pas utilisés on a besoin de cours
intérieur donc il y a tout un une recherche à à à à appréhender par rapport à l'espace domestique on le sait
bien l'immeuble de rapport il est très beau c'est un bel objet qui fait la ville mais dans l'usage et les
fonctionnalités qu'il propose par rapport à la fonction par exemple domestique elle reste très discutter et
l'on voudrait dire à nos étudiants que nous devons changer et nous devons chercher les modèles les plus appropriés
à nos usages le couloir les chambres les pièces en enamphilade à la versaill à la au méthode enfin à la au mod de versaill
ne peut pas convenir à nos usages et à nos pratiques de l'espace donc effectivement ça c'est c'est un débat
que nous avons avec nos étudiants moi je voulais rajouter quelque chose sur la question du 19e siècle tu en parlais
tout à l'heure alors beaucoup d'auteurs parle d'architecture importée pour le notamment pour la pour la période 19e
parisiens métropolitain d'une façon générale on retrouve vraiment le le même style architectural les mêmes
composantes les mêmes éléments de structure et cetera à partir du tournant du siècle notamment avec jonard et
l'avènement du néomoresque c'est vrai que là en on on sent qu'on est en train de basculer vers une forme de production
architecturale qui s'est un peu laissé infiltrer par les particularismes locaux par la culture locale notamment après
les grandes donc orientation de du gouverneur Jonas euh et le 20e siècle est plus donc dans une forme de
production mixte ou métissée alors que le 19e est peut-être resté un peu en l'état comme une importation
métropolitaine effectivement donc peut-être que ça pourrait expliquer hein c'est juste une lecture que je suis en
train d'en faire le pourquoi un peu de ce que tu disais tout à l'heure le 19e c'est français le le 20e c'est c'est
c'est plus voilà c'est tout le mod et et avec le mouvement moderne un peu les protagonistes du mouvement moderne au
niveau local était aussi pour certains pas tous assez soucieux un peu de de de d'une forme
d'intégration de la tradition du des des particularismes locaux dans la production architecturale notamment avec
c'est de l'architecture algérienne ou pas Claudine je rajouteraiis aussi que les les grands programmes des des années
50 sont des programmes donc d'État alors que les grosses productions de du 19e siècle sont des des production de
différents la recherche la recherche un petit mot quand même sur la recherche oui parce que elle est récente en
Algérie la recherche en tout cas sur ce patrimoine et puis est-ce qu'on peut l'appeler patrimoine et est-ce que
quelles sont les formes d'appropriation quel type de mémoire il nous oppose et ainsi de suite alors sur
une quinzaine d'années j'ai fait un petit sondage sur les sujets les des thématiques de recherche lié à cette
architecture d'abord ce qui est incroyable c'est que on a plus de recherchees sur l'architecture et et
l'urbanisme du 19e et 20e siècle que sur l'architecture et les villes antérieures à l'arrivée des Français premier constat
c'est quand même là on peut s'interroger alors ensuite à l'intérieur de ce lot euh Claudine l'a très bien dit mais je
pense aussi Sami on a plus travaillé sur l'architecture moderne que sur l'architecture du 19e siècle euh donc en
gros aujourd'hui on a un déficit énorme en connaissance qu'on est en train d'essayer de rattraper donc on a engagé
aujourd'hui beaucoup de monographies sur des immeubles sur des architectes des groupes d'architectes des écoles de
pensée euh voilà et ça ça date on va dire de 4 5 ans pas plus en tout cas en ce qui concerne les poau pas plus en
terme de recherche et et puis quand même avec une difficulté d'accéder aux sources enfin voilà ça il a voilà
peut-être Claudine tu veux dire quelque choseou RA ça donc c'est vrai que là nous on donc on a de la chance d'avoir
de bénéficier d'un programme européen pour travailler justement sur ces sources dispersées donc il sont
dispersés entre la France et l'Algérie qui en France sont très dispersés dans différents centres d'archives et puis
sont aussi au mains de des collections privées tout simplement donc on essaie aujourd'hui donc à travers ce programme
européen avec des collègues italiens donc algériens espagnol de de proposer une mise en commun de ces données qui
seront mises donc en ligne sur le web de façon à ce que tout le monde y ait accès des deux côtés de la Méditerranée et je
voulais aussi dire que de plus en plus la Bibliothèque nationale de France met en ligne des des documents très
intéressants pour documenter la l'architecture en Algérie notamment pour Alger le bulletin municipal de la ville
d'Alger qui est une source extraordinaire inaaire pour documenter l'architecture récemment ils ont
commencé à mettre en chantier aussi une en ligne une revue donc qui s'appelle chantier nord-africain qui va aussi
ouvrir de nouvelles perspectives et donc je je crois que là enfin on est prêt en tous les cas on accède à une
documentation qui va permettre de travailler de faire de enfin de lancer plein de programmes de recherche sur
l'architecture de cette période alors que c'était pas le cas jusqu'à très récemment enfin je on était toujours le
plan au but de le corbus enfin en gros part etis lescents et demi é un pe plus é au Archives d'Architecture 20e siècle
à Paris et puis c'était quand même c'est quand même paradoxal et je crois que c'est encore peut-être le cas que
finalement enfin quand nous sommes sollicités par des étudiants algériens qui travaillent sur Alger ou d'autres
villes algériennes c'est d'abord en France qui viennent chercher la documentation alors que certes les
archives ont été partagées mais l'essentiel est quand même resté en algéri érie en tout cas pour l'échelle
municipale régionale et cetera donc voilà peut-être que là il il y aurait quelque chose sur lequel il faudrait
pouvoir voilà au fur à mesure au fur à mesure agir parce que pour les étudiants c'est quand même important d'avoir des
des documents sur lesquels travailler pas seulement le terrain même si le terrain c'est très important mais
croiser terrain et documents c'est vraiment très important moi je voulais juste rajouter
il y a des archives des deux côtés on a commencé à prendre conscience de cette question notamment avec le lancement du
projet patrimoine partagé qu'on a eu le plaisir de de partager euh donc il y a quand même maintenant une dizaine
d'années en arrière et ça a permis plus plus pardon 15 15 maintenant euh et ça a permis de de de mettre en place ou alors
de ça a permis de de prendre connaissance en fait de l'ampleur du du projet et et là c'est c'est très positif
parce qu'on a a pu identifier côté algérien les centres qui étaient susceptibles de d'avoir des
archives les lieux les bibliothèques et centre de recherche et cetera qui pouvait renseigner et documenter
l'architecture 19e 20e donc ça c'était déjà un premier jalon je pense donc c'est bien de de de faire un petit
retour sur les projets antérieurs Sami euh oui moi je sais pas si avec mes études ont fait de la recherche ou non
mais en tout cas je trouve aussi le travail sur terrain il est important euh des fois euh les archives ne disent pas
tout et donc moi je trouve des fois aussi pousser les étudiants à faire des relevés à faire
des des analyses iconographiques à prendre des photos et tout je trouve c'est très important aussi pour la
recherche et je crois on on peut pas travailler à distance sur l'Algérie si on fait pas du terrain je crois je m à
mon avis là-dessus je crois que tout le monde est d'accord alors maintenant effectivement
ça c'est un très beau débat entre universitaires le problème c'est qu'on a des autorités on a un patrimoine qui qui
doit être réhabilité qui doit être reconnu on a des politiques que nous avons en face de nous qui ne comprennent
pas toujours ce que nous faisons à l'intérieur de nos universités notamment cette question d'accès aux archives
municipales c'est je pense que vous accéderiez facilement à la NASA mais pas aux archives municipales à Alger donc
c'est très très très compliqué donc il il nous faut aussi faire beaucoup de pédagogie auprès de des autorités
politiques en tout cas de ceux qui gèrent la ville les villes pour essayer justement d'écloiser cela et à ce sujet
je voudrais vous dire une chose c'est que bah les frontières d'hostilité elle commenent un petit peu à bouger et c'est
tant mieux euh on a commencé de depuis une dizaine d'années maintenant à à essayer de sensibiliser les autorités
sur la particularité la nécessité de et de et de de la ville française de l'architecture française la nécessité
d'ouvrir les archives pour que les chercheurs puissent produire une connaissance scientifique ainsi de suite
alors ils étaient pas sensibles et puis en 2003 tremblement de terre euh beaucoup d'immeubles
sont bah sont presque enfin très très durement touchés et donc une population dans les grandes villes qui rouspettent
et qui dit oui on nous a jamais arrangé nos immeubles et ainsi suite donc voilà les autorités algériennes prennent
conscience qu'il y a un patrimoine non pour l'instant ils prennent pas conscience qu'il y a un patrimoine ils
prennent conscience qu'il y a surtout un danger qui risque de les déstabiliser parce qu'il y a des mouvements sociaux
très importants et donc une immense opération du CTC ce qu'on appelle CTC c'est le centre technique euh qui se
déplace dans tous les immeubles et qui produit un classement par degré justement de vulnérabilité de
absolument être détruit euh alors ça déjà nous ça nous a vraiment inquiété parce que c'est des classements qui sont
faits par des ingénieurs il y a une grande bagarre entre ingénieur et architecte parce que l'ingénieur lui lui
faut du solide nous on dit que même si c'est pas solide ben on veut bien arranger conserver entretenir consolider
et ainsi de suite le résultat est que les autorités ont pris conscience qu'il y a là un vrai danger une poudrière
toutes les grandes villes algériennes sont de véritables poudrières parce que d'un moment à l'autre vous pouvez avoir
des effondrements alors on a béni le tremblement de terre on l'a béni parce qu'on s'est dit enfin ils vont prendre
conscience qu'il faut s'intéresser s'occuper de ces bâtiments alors on a saisi cette brèche dans nos écoles en
tout cas pour l'école d'architecture pour proposer à la Vilaya d'Alger donc de les aider à mettre en place des
réhabilitation alors pour nous c'était une l'idée c'était de les obliger à accepter notre collaboration
ils l'ont fait très facilement et et et on leur a dit alors à ce moment-là ouvrez-nous les archives ils commenent à
le à à le faire petit à petit mais c'est surtout l'idée qu'en imposant un cahier des charges de la réhabilitation on
allait enfin pouvoir définir les types d'actions qu'on pouvait mener sur ces bâtiments pas de D uction systématique